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Vigie-Chiro

Tendances de populations

L'objectif premier de Vigie-Chiro est le calcul des tendances de population pour un maximum d'espèces de chauves-souris en France métropolitiaine. Ces tendances sont calculées sur les enregistrements collectés entre 2006 et 2019 sur 173 circuits routiers, 110 circuits pédestres et 339 points fixes.

Les circuits routiers et pédestres ont été suivis en moyenne sur 6 ans. Les points fixes, issus d'un protocole plus récents, ont été suivis en moyenne sur 3 ans. A l'exception de la Pipistrelle commune, ces tendances restent encore peu précises du fait du peu de sites suivis en début de période.

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Méthodes

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Les données sont modélisées avec des modèles appelés GLMM (famille négatif binomial). La variable d'intérêt est le number de contacts par tronçon/point/nuit.

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Trois types de modélisation temporelle de ces tendances ont été faits : log-linéaire, quadratique or estimation bpar année (périodes de 2 et 4 ans).

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Les modèles tiennent compte des aléas météorologiques (température et vent), du protocole utilisé et de la durée des transects routiers (variables fixes), et du site et du matériel utilisé (variables aléatoire).

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On contrôle également les capacités du modèle à bien séparer ces effets de ceux de la dynamique de population par la méthode du VIF (Variance Inflation Factor). Le modèle est réputé robuste uniquement si le VIF du paramètre de la tendance est inférieur à 2. C'est le cas pour la Sérotine commune, la Noctule commune, la Noctule de Leisler, la Pipistrelle commune, la Pipistrelle de Kuhl et la Pipistrelle de Nathusius. D'autres espèces dont le suivi s'est surtout étoffé grâce au protocole Point Fixe affichent un VIF encore élevé car leur tendance dépend fortement des toutes dernières années (voir à la fin de cette page) et les tendances temporelles peuvent être encore confondues avec certaines variables météo.

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Une éventuelle dégradation du matériel est également contrôlée par la mesure de la durée de séquence des pipistrelles, après avoir écarté tous les enregistrements suspectés d'être déficients. Sur toute la période, la perte de durée de séquence est de -0.8 % avec un intervalle de confiance de +/- 4 %, donc les déclins ne peuvent être imputés à un éventuel biais de diminution de la sensibilité du matériel (qui est nul ou dérisoire).  

Résultats de Juin 2020. Les nombres entre parenthèses sont les intervalles de confiance bas et hauts.

Un certain nombre d'espèces affichent des tendances significatives mais non robustes, dans le sens où les effets météorologiques ne peuvent être totalement séparés de l'effet de la tendance de population. On suspecte ainsi l'augmentation de la Barbastelle d'Europe, du Murin à oreilles échancrées, de l'Oreillard gris et du Grand Rhinolophe, et le déclin du Vespère de Savi, du Minioptère, du Murin de Daubenton, du Murin à moustaches et de l'Oreillard roux.

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Certaines de ces tendances sont corroborées par les données de suivi de gîte (Minioptère, Murin à oreilles échancrées, Grand Rhinolophe, Murin de Daubenton).

Eptesicus serotinus DECLINE -30% (-41; -17%)

Cette espèce affiche toujours un déclin significatif sans variation géographique significative. Ce déclin est donc préoccupant.

Nyctalus leisleri STABLE -4% (-27; 28%)

Cette espèce n'affiche plus de déclin significatif dans ce nouveau jeu de données. Cela semble surtout être du à des erreurs d'identification avec la Sérotine commune qui ont été corrigées. Il reste une tendance non significative au déclin en Ile-de-France. Cette espèce est même en augmentation significative en Touraine.

Nyctalus noctula DECLINE -88% (-91; -84%)

Cette espèce affiche un déclin très préoccupant sans variation géographique significative, même si le poids de l'Ile-de-France dans ce calcul est très important. Son déclin est aussi significatif en Touraine, et une tendance probable au déclin en Nord-Pas-de-Calais. Cela confirme cette mauvaise nouvelle pour cette espèce migratrice et sensible au risque de collision avec les pâles d'éoliennes.

Pipistrellus kuhlii STABLE -8% (-20; 7%)

Cette espèce n'affiche plus une augmentation significative comme précédemment. Ceci s'explique par une probable inversion de la courbe ces dernières années, et par un meilleur échantillonnage des régions de l'Ouest et du Sud. L'augmentation de la population étant significative uniquement sur la marge d'aire de sa répartition (Ile-de-France), cette espèce progressant vers le Nord.

Pipistrellus nathusii DECLINE -46% (-61; -27%)

La Pipistrelle de Nathusius affiche une tendance très nette au déclin, bien différente de la Pipistrelle de Kuhl avec laquelle elle est confondue assez fréquemment. Cela confirme cette mauvaise nouvelle pour cette espèce migratrice et sensible au risque de collision avec les pâles d'éoliennes.

Pipistrellus pipistrellus DECLINE -9% (-13; -3%)

Cette espèce affiche toujours un déclin significatif mais plus modéré que précédemment publié. Cela s'explique par une probable inversion de la courbe ces dernières années, et par un meilleur échantillonnage des régions de l'Ouest et du Sud. Le déclin de cette espèce est en effet plus prononcé dans le Bassin Parisien (Ile-de-France, Touraine, Normandie).

Citation recommandée : 
Bas Y, Kerbiriou C, Roemer C & Julien JF (2020, June) Bat population trends. Muséum national d'Histoire naturelle. Retrieved from https://croemer3.wixsite.com/teamchiro/population-trends
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