Routes et autoroutes
Les réseaux routiers couvrent plus de 21 millions de km. En 2050, la longueur totale des routes devrait avoir augmenté d'environ 25 %. Ces infrastructures de transports ont été identifiées parmi les 10 principales causes de pertes de biodiversité. Elles ont des effets directs sur la biodiversité : (i) elles augmentent la mortalité par les collisions, (ii) détruisent les habitats, et (iii) transforment les paysages. Elles ont également des impacts indirects en (iv) fragmentant les habitats et en (v) créant des effets barrières aux mouvements des individus pour la plupart des espèces terrestres dont les chauves-souris font partie. Ces effets barrières sont dus aux ruptures des continuités écologiques, collisions avec les véhicules, à la structure de la route elle-même et aux comportements d’évitement des routes probablement lié à une perte d’attractivité des habitats à proximité des routes (pollution chimique, sonore et lumineuse). Ces effets barrières ont alors un impact sur la connectivité fonctionnelle des habitats et peuvent avoir des conséquences démographiques et génétiques sur les populations.
Les effets écologiques des routes sont compris dans une zone appelée road-effect zone qui peut s’étendre jusqu’à au moins 5 km pour les espèces de chauve-souris les plus sensibles. Bien qu'il existe de nombreuses preuves des impacts largement négatifs des routes sur les chauves-souris, des effets positifs sur les chauves-souris ont également été observés. En effet, les bords de route peuvent inclure des bandes enherbées et des haies qui fournissent des ressources alimentaires aux chauves-souris. Les haies en bord de route peuvent également contribuer à (i) réduire la pollution sonore et lumineuse et, par conséquent, l'évitement des chauves-souris et (ii) fournir des corridors de vol pour les chauves-souris. Malgré la sensibilité potentielle des chauves-souris insectivores à la pression routière, la manière dont les routes affectent les chauves-souris et les mesures ERC pour réduire ces impacts sont encore peu documentées et doivent être mieux comprises.
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Au sein du CESCO, nous étudions les impacts routiers sur les populations de chauves-souris à différents échelles spatio-temporelles :
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à l'échelle du paysage et sur des pas de temps longs (survie des populations...) ;
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à l'échelle du paysage et sur une année (effet barrière...) ;
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au niveau de la route et quotidiennement (rupture des continuités...).
Photo : Tiphaine Devaux