Plateforme CACCHI
Plateforme CACCHI -
Coordination et Animation de la Capture des CHIroptère
Personne en charge : Julie Marmet, Coordinatrice scientifique de la plateforme CACCHI, UMS 2006-Patrinat (OFB-CNRS-MNHN) / UMR7204-CESCO, cacchi@mnhn.fr; 01-40-79-57-64 - 06-49-14-63-11
Date : Depuis 2013
Initiée dans le cadre du Plan National d’Actions Chiroptères (2009-2014, FCEN), la Coordination et l’Animation de la Capture des CHIroptères (plateforme CACCHI) a pour but d’aboutir à une cohérence nationale concernant les pratiques (technique et éthique) et le recueil de données à l'échelle nationale.
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Cette coordination assurée par le MNHN (UMR CESCO et UMS Patrinat), est le fruit d’une étroite collaboration avec la Coordination Chiroptères Nationale (CCN), les groupes Chiroptères départementaux et régionaux, la SFEPM, la FCEN, la DREAL Bourgogne Franche-Comté et le Réseau Mammifères de l’ONF. Elle s’inscrit dans les objectifs du Plan National d’Actions (2016-2025) Chiroptères et de l’Observatoire National des Mammifères - volet Chiroptères.
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Elle est composée de 4 grands axes :
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- Axe 1 : la formation à la pratique de la capture – en place depuis 2013, basée notamment sur le volontariat de 64 formateurs,
- Axe 2 : le recensement et la validation des programmes de recherche, de conservation et d’amélioration des connaissances, et l’attribution des autorisations de capture aux opérateurs – mise en place en 2020,
- Axe 3 : la gestion et la valorisation des données de capture – débuté en 2013,
- Axe 4 : la veille scientifique des connaissances et des pratiques – débuté en 2011.
Figure 1 : Plateforme CACCHI, structure et objectifs
Formation à la pratique de la capture :
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La formation, en place depuis 2013, a été construite de manière collective, sur la base de ce qui existait déjà au sein du réseau (Groupes Chiroptères, Réseau mammifères ONF, etc.). Elle est issue des réflexions du groupe de travail, d’observation des techniques sur le terrain, de confrontations d’avis d’experts, de recherches bibliographiques et d’analyses statistiques des données de capture fournies par des volontaires.
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Elle vise à apporter les connaissances théoriques et techniques nécessaires à la pratique de la capture, en toute sécurité pour les chauves-souris et les chiroptérologues. Son but est de permettre la récolte de données standardisées de qualité, dans un but de conservation des populations mais aussi pour garantir la bonne marche de l’attribution des dérogations à la capture de ces espèces intégralement protégées grâce aux habilitations délivrées. Cette formation est destinée à l’ensemble du réseau des chiroptérologues, naturalistes bénévoles ou professionnels de l’environnement.
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Elle se compose d'un stage théorique d'initiation, d'une formation pratique en continue sur le terrain, et d'un stage de validation des compétences.
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A ce jour, 64 formateurs volontaires sont investis dans la formation. Ils sont issus d'horizons différents (bénévoles, professionnels de la Nature, agents de bureaux d'études...) et répartis sur tout le territoire (France métropolitaine et La Réunion). Ils encadrent les stagiaires durant les stages et lors des sessions de capture.
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A l’issue du stage de validation, les stagiaires compétents obtiennent une habilitation à la capture de manière nominative. Cette habilitation est indispensable pour demander une autorisation de capture des Chiroptères à la plateforme CACCHI.
Télécharger la présentation de la formation
Figure 2 : Les différentes étapes de la formation à la capture
Pour toutes demandes : julie.marmet@mnhn.fr
Recensement des programmes de recherche, de conservation et d’amélioration des connaissances, et attribution des autorisations de capture aux opérateurs :
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D’un point de vue académique, la coordination des demandes d’autorisation de capture permettra d’avoir une vision nationale des activités de capture et des projets facilitant ainsi les échanges d’informations et d’expérience entre acteurs, le montage de partenariats ou de collaborations. Ce système assurera aussi une bonne évaluation scientifique, technique et éthique de la faisabilité des programmes et permettra d’apporter si nécessaire un soutien scientifique aux projets développés (pertinence scientifique, adéquation des méthodes) et une aide à l’analyse des données au niveau local pour une meilleure valorisation. Enfin, cela facilitera la mise en place d’un programme de recherche national sur le suivi des populations de Chiroptères pour répondre à des questions sur l’écologie et la conservation des espèces, à partir des données de capture mises à disposition par les naturalistes, en valorisant l’existant et en développant des protocoles de récolte des données.
Pour assurer cette mission, le MNHN a reçu de la part du MTES une dérogation aux interdictions de capture, de prélèvement, d’enlèvement, de transport, de détention, d’utilisation et de destruction de spécimens (ainsi que de parties de spécimens et d’échantillons de matériel biologique) d'espèces protégées de Chiroptères, en application des articles L. 411-1 et L. 411-2 du code de l’environnement, en date du 02 juin 2020, pour une durée de 5 ans (Annexe 1).
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Dans ce cadre, le MNHN est donc habilité à délivrer des autorisations :
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aux concepteurs de programmes « personnels » et aux opérateurs associés,
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aux opérateurs souhaitant s’impliquer dans des programmes nationaux animés par le MNHN ou dans des programmes « personnels » déjà référencés par CACCHI.
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Liste des programmes nationaux :
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Inventaire des Chiroptères – capture
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Recherche de gîtes – télémétrie
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Swarming – capture
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Matériel biologique – récolte de spécimens et prélèvements
Télécharger la procédure et les programmes
Pour toutes demandes : cacchi@mnhn.fr
Gestion et la valorisation des données de capture
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Ce programme se base sur l’exploitation des données récoltées localement par les opérateurs dans le cadre de leurs projets de conservation et d’amélioration des connaissances (programme « conservation »). En exploitant ainsi le jeu de données existant, nous nous efforcerons de valoriser au maximum ces données, couteuses pour les chiroptérologues et issues de méthodes invasives. L’agrégation de ces données, pourtant récoltées dans un contexte local, nous donne l’opportunité de construire un jeu de données à large échelle spatio-temporelle et nous permet ainsi d’aborder des problématiques de conservation plus générales. De plus, cela nous donne l’opportunité d’évaluer l’intérêt et les limites de la capture par rapport aux autres méthodes de suivi (détection acoustique, suivi des gîtes, etc.) mais aussi de mettre en évidence leur complémentarité.
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Toutes les espèces sont concernées et les objectifs sont multiples. Ils se déclinent en effet en plusieurs thématiques :
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la phénologie des espèces et l’influence des conditions environnementales : seules les données de capture permettent d’obtenir des informations sur le cycle biologique, notamment sur les phases liées à la reproduction ou à l’accumulation de réserves avant l’hibernation, et de déterminer quels facteurs environnementaux peuvent avoir une influence sur ces paramètres ;
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l’état de santé des populations : l’indice de masse corporelle (masse en fonction de la longueur de l’avant-bras), le sex-ratio, l’âge-ratio ou encore la proportion de reproducteurs peuvent être de bons indicateurs de l’état de santé d’une population. Ils constituent de bons proxis de paramètres démographiques, indispensables pour comprendre la dynamique des populations. Ces indices ne peuvent pas être évalués par des méthodes non intrusives. L’analyse de leurs variations permettraient de mieux appréhender l’influence des conditions environnementales, de la qualité du milieu, et même de l’effet des changements globaux ;
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l’amélioration des connaissances sur les regroupements automnaux appelés « swarming » ; les données de capture permettent de caractériser le statut reproducteur des individus, paramètre essentiel pour identifier les évènements de swarming et les facteurs environnementaux ayant une influence sur cette phase sensible ;
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les espèces migratrices : le succès de capture des espèces migratrices peut apporter des informations sur leur phénologie encore peu connue en France ; cette méconnaissance actuelle des phénomènes migratoires est un frein à la mise en œuvre de mesures adéquates dans la séquence Eviter-Réduire-Compenser notamment autour des problématiques liées à l’installation et au fonctionnement des éoliennes.
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la biométrie des espèces : ce travail permet de constituer une base de références des mensurations pour chaque espèce et d’aborder des questions de dimorphisme sexuel, de croissance des juvéniles et de variabilité intrapécifique entre grandes régions biogéographiques ou selon des gradients latitudinaux et longitudinaux ;
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les critères d’identification des espèces en main : cette étude consiste à identifier statistiquement les critères diagnostiques pour chaque espèce, notamment les espèces cryptiques qui posent parfois des difficultés comme chez les Pipistrellus ou les petits Myotis du groupe « moustache » (M. mystacinus, M. alcathoe et M. brandtii) ou encore le groupe des « Murin de Natterer» récemment différencié en plusieurs espèces (M. nattereri, M. escalerai, M. spA, M. spC) ;
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l’effet observateur et autres biais : un travail sur la robustesse de ces données de capture est mené afin de définir les biais qu’il faudrait prendre en considération dans les analyses, notamment la répétabilité et la reproductibilité des mesures ;
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la complémentarité des méthodes d’étude : notamment avec la détection acoustique, nous envisageons de comparer les rythmes d’activité et mettre en relation la longueur de l'avant-bras et les fréquences des signaux acoustiques avec des variables géographiques (latitude, longitude) et environnementales ;
Siteweb CACCHI : en cours de réalisation
Base de données CACCHI : en cours de réalisation
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